Le Risa Stick : THE ukulélé de voyage ?
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Cet article a été mis à jour depuis sa rédaction. La mise à jour peut être consultée là [1].
Petit historique
L’offre en ukulélé de voyage s’est étoffée en 2009-2010. Ce concept qui vient du monde de la guitare, est de proposer des instruments plus compacts donc plus facile à trimbaler n’importe où.
Pour ce qui est du ukulélé, je vois ça avant tout comme un argument marketing. D’abord parce qu’un ukulélé est par nature facile à transporter, d’autre part parce que les premiers ukulélés de voyage étaient essentiellement plus plats que la normale (Bruko slim, Kala Travel), alors que l’on aurait souhaité qu’ils soient moins longs afin de pouvoir les glisser dans les cartables, attachés cases, top cases…
Puis Ohanna a sorti le sopranino, sorte de petit soprano, suivi par Kala avec son Pocket Sopranino, un sopranino encore plus petit. Avant de succomber à l’appel du sopranino, il vaut mieux connaitre les particularités de ces instruments :
Même si ces modèles sont des ukulélés de voyage, ils sont aussi fragiles que des ukulélés « classiques ».
Ils sont vraiment très petits : gros doigts boudinés passez votre chemin... J’aurais presque envie de recommander ces instruments aux enfants qui veulent se mettre sérieusement au ukulélé.
Attention à l’accordage. La taille de ces instruments vous obligera à les accorder 1/2 ton ou 1 ton au dessus de la normale, sinon les cordes classiques seront trop molles et auront du mal à sonner juste.
Le son « perçu » par le joueur est moyen mais la projection est correcte pour la taille.
Autant le sopranino de Ohanna reste dans la même gamme de prix que les modèles « slim » (110 euros) autant le Kala Pocket Sopranino est proposé à 180 euros en acajou massif et 250 euros en acacia massif et c’est ce dernier qui offre le meilleur son.
Le Risa Stick
A l’opposé de ces modèles de voyage, Risa nous propose un ukulélé de type « stick » c’est-à-dire un ukulélé totalement dépourvu de caisse, réduit au strict nécessaire : un manche, 2 sillets, 4 cordes et leur mécanique.
L’absence de caisse fait que c’est un ukulélé avec lequel on jouera principalement branché sur un ampli (il a un micro piezzo « classique »). Avec son look volontairement moderne et hors norme il ne dépareillera pas sur scène.
Il existe en plusieurs diapasons (soprano, concert, ténor) et en plusieurs essences (erable brut blanc ou peint en noir, noyer). Les prix vont de 180 euros (soprano) à 260 euros (ténor). Il est livré dans une jolie housse doublée d’un tissu soyeux de couleur bordeaux.
La sangle de la housse est amovible et pourra être utilisée comme sangle de ukulélé. Elle est un peu fine mais l’idée est bonne.
En plus de la scène, cet instrument est idéal pour répéter le soir lorsque toute la maisonnée est endormie. En effet l’absence de caisse fait que l’instrument à une projection très faible (10-20% de la puissance d’un ukulélé acoustique) lorsqu’il est joué non branché.
Les ukulélés dépourvus de caisse comme le Fluke SB et le Risa Stick sont donc à la fois pour les joueurs qui veulent un gros son et pour ceux qui préfèrent jouer discrètement.
Le Risa Stick est bien adapté aux voyages !
L’absence de caisse fait que le Risa Stick est un instrument très compact. C’est ainsi que le Risa Stick soprano est plus petit qu’un Ohana sopranino et à peine plus grand qu’un Kala Pocket Travel (45cm contre 41cm). Sur la photo vous pouvez constater qu’un Risa Stick concert est plus petit qu’un ukulélé Martin soprano.
L’absence de caisse fait que c’est aussi un instrument très résistant (finalement ce n’est qu’un morceau de bois plein) peu sensible à l’écrasement.
Autant dire que l’on peut facilement le mettre dans un cartable, bagage cabine…
Des défauts ?
Le Stick a 2 défauts :
Il est difficile à accorder
Les clés des mécaniques sont très rapprochées les unes des autres. Il est difficile de les saisir fermement.
Rien de rédhibitoire, mais c’est d’autant plus gênant que le zig zag effectué par les cordes fait qu’il faut exercer une action relativement forte sur les clés pour en percevoir l’effet à l’autre bout de la corde. En fait la modification de tension s’effectue en premier sur le premier tronçon du zig zag, entre la clé et le chevalet, puis se propage à l’ensemble de la corde après quelques secondes de jeu.
Pour ma part, afin d’uniformiser plus rapidement la tension sur toute la longueur de la corde, je tire légèrement sur la corde avec la main comme on fait pour détendre des cordes neuves.
L’absence de tête fait que la main gauche a du mal à se repérer sur le manche
La main gauche a un peu de mal à trouver ses marques, voir même elle s’autorise des façons non conventionnelles de jouer certains accords. Vous vous y ferez si vous ne jouez que du Stick mais si comme moi, vous passez d’un ukulélé à l’autre, vous aurez besoin d’un temps d’adaptation à chaque fois.
Pour essayer de résoudre ce problème, j’ai demandé à mon beau père de me bricoler une tête pour mon Stick. Je me suis inspiré de la tête d’un Martin que j’ai raccourcie pour conserver la compacité du stick et éviter un trop gros déport qui aurait rendu la fixation un peu compliquée.
Cette solution est actuellement en "rodage" : la tête est fixée à l’aide d’un scotch double face. A terme elle pourrait l’être avec de la colle ou 2 vis, mais ca me gène d’abimer mon Stick concert, car je voudrais à terme le revendre pour passer à un diapason soprano afin de gagner en compacité.
En conclusion, le Stick est un instrument minimaliste, qui sait se faire tout petit pour les voyages tout en offrant le confort d’un manche de taille standard. De ce point de vue il est idéal pour répéter en voyage.
[1] Mise à jour : Risa vient de sortir une version de son Stick avec des mécaniques "geared". Le ukulélé sera donc potentiellement plus facile à accorder (à pondérer avec le fait que le fil fait toujours un zig-zag) mais surtout que le prix du modèle équipé de mécaniques à friction baisse ou va baisser ! C’était un bon plan ça reste THE ukulélé de voyage.